Une première note très appliquée, écrite dans une encre noire luxueuse sur un papier de qualité supérieure, est adressée à l'intention de Christian Sherman, et concerne la Maraude. Envoyée il y a longtemps, elle n'est parvenue que cette semaine au quartier général de Hurlevent.

Citation :

Monsieur Sherman,

Le seigneur de Vaudes mon mari, vous devez vous en souvenir, a été très impressionné de vos manœuvres, lors de notre dernière collaboration en Draenor, aussi brève que fructueuse. Elle m’a de même donné un aperçu fort satisfaisant de vos capacités… et de celles de vos hommes, bien sûr. Frustrée du peu de temps que vous avez mis à notre disposition pour profiter de vos services, je viens les quérir de nouveau, pour une mission importante et somme toute plus personnelle que celle qui vous a été attribuée à notre avant-poste. Comme de coutume, je saurai fournir à vos hommes toutes armes et armures, parchemins et potions qui me seront réclamées.
Ainsi, je commande à vos hommes de partir dans les terres naines, dans la région du Loch Modan. J’ai besoin qu’ils aillent trouver, au nord-est, dans un campement ogre insalubre, une amulette que ces créatures horripilantes m’ont dérobée lors de vacances quelques mois auparavant. Un collier pourvu d’une chaîne d’argent solide et monté de deux pierres taillées en rectangle, longues d’un pouce. Elles sont violettes et scintillent en présence d’un magicien. J’affectionne particulièrement ce bijou, aussi aimerais-je le voir me revenir dans le plus parfait état.
Huit pièces d’or vous seront offertes en échange de ce service. Si l’entente est réciproque et que je récupère mon dû rapidement, quelques autres recherches d’artefact pourraient être confiées à vous et votre groupe d’intrépides mercenaires. Payées grassement, bien évidemment.

Faites-moi parvenir votre réponse au plus vite. Je suis pressée d’entendre de vos nouvelles.

Au plaisir d’une collaboration nouvelle, veuillez agréer mes salutations distinguées,

— Valentine Madeleine Dencourt de Vaudes,
Le vingt-et-unième jour du mois premier de l’an trente-six, à Alterac.

Un second billet, moins soigné et coincé discrètement dans la lourde enveloppe officielle, ne sera destiné qu'au Capitaine de la Maraude... Et allez savoir ce que celui-ci demandait...

La réponse fut apportée par un messager nerveux et au visage sillonné d'une légère brûlure, une cicatrice blanchâtre qui parcourait sa joue de haut en bas. En donnant la missive au Capitaine, il le pria d'être plus conciliant dans sa réponse, terrorisé. Visiblement, leur dernier échange avait sans doute vu une Madame de Vaudes quelque peu irritée.

Citation :

Mon cher ami,

J'ose espérer que la bravade de votre dernière lettre n’était qu’un trait d’humour un peu grossier et mal avisé ; je mettrais, sur le compte de ma grande bienveillance, cet écart de conduite sur le coup des heures de sommeil en moins qu’a coûté votre dernière campagne. La largesse financière dont je fais preuve pour que vous récupériez ce collier compense largement toute contrariété magique sommaire, survenue à cause des négligences de vos hommes. Il est en aucun cas ma responsabilité de panser les plaies et les maux des vôtres. Il est naturel que nous n’abordions plus jamais le sujet ensemble, j’espère.

Je suis, pour autant, tout à fait ravie d’apprendre que vous avez mené cette mission à bien. Je savais que vous alliez réussir. Je compte sur votre homme – un magicien dites-vous ? – pour me fournir un résumé détaillé des événements et des circonstances de cette campagne. Connaître qui possédait le collier en dernier est aussi important que le récupérer. Je ne pourrai malheureusement pas me trouver sur Hurlevent dans les jours qui viennent, j’enverrai cependant l’un de mes suivantes récupérer l’objet et le compte-rendu auprès de votre homme, cela sera bien assez suffisant. En échange, elle fournira l’or qui vous est dû.

Je n’hésiterai pas à solliciter votre aide de nouveau. Vos services sont de qualité, chose rare en ces temps troublés, et mes obligations sont nombreuses. Je ferai en sorte de vous rencontrer sous peu, afin de concrétiser cette alliance nouvelle et fort fructueuse.

Je vous prie de croire à ma profonde gratitude.

— Valentine Madeleine Dencourt de Vaudes,
Le vingt-huitième jour du mois second de l’an trente-six.